samedi 3 mars 2012

[Jérome Noirez] Fleur de dragon

Titre : Fleurs de dragon
C'est un premier tome mais il peut se lire comme un volume unique.
Auteur :  Jérôme Noirez
Editeur :  Gulfstream (grand format) et J'ai Lu (poche)
Nombre de pages : 241
[dès 9 ans, mais je dirais que c'est aussi du Young Adult]

Japon, 1489.
Officier de justice, Ryôsaku se voit confier par le shôgun la mission de poursuivre de mystérieux criminels qui traversent une partie du pays en laissant derrière eux des cadavres de samouraïs. Pour accomplir sa tâche, Ryôsaku sera aidé de trois jeunes samouraïs d’une quinzaine d’années, Kaoru, jeune coq et peureux ; Keiji, adolescent tourmenté ayant déjà tenté de se faire seppuku ; Sôzô, joueur de biwa qui rêve de devenir compositeur.
Dans un pays sombrant dans la guerre civile, en compagnie de trois adolescents maîtrisant l’art du sabre, mais hantés par un passé douloureux, Ryôsaku traque sans merci ces tueurs insaisissables.
Intrigue policière et roman d’apprentissage, Fleurs de dragon entraîne le lecteur dans un monde mouvant, peuplé de moines aveugles, d’un monstre légendaire et de fillettes se prenant pour des ninjas, un monde sombre où est enfoui un terrifiant secret…


Vous aimerez :
- le Japon "médiéval" (中世 - chuusei)
- les samouraï
- les romans historiques accessibles
- les romans à courts chapitres
- les ambiances fantastiques
- les romans d'apprentissage

Vous n'y trouverez pas :
- une histoire d'amour
- une enquête complexe
- une grande fresque historique générale de l'époque
- du vrai fantastique
- des personnages très fouillés

Mon avis ?
Un coup de cœur ! Pourquoi ?
Parce que, tout d'abord, l'écriture est très belle. Une mention spéciale aux métaphores, toujours très bien trouvées, et qui  tournent autour de la nature. Ça m'a rappelé les poésies japonaises : simples mais belles, où la nature a toujours une grande place.
Ensuite, le cadre historique en lui-même : l'auteur connaît son sujet, on sent qu'il le maîtrise très bien, mais il n’assomme pas son lecteur d'informations inutiles. Ce que j'ai bien aimé, aussi, c'est que les détails historiques faisaient à chaque fois écho à mes cours de civilisation japonaise... ;)
Enfin, les personnages : ils sont peu développés, peu décrits, mais tout de suite caractérisés. Ils sont surprenants, et on s'attache à eux dans les premières pages. J'ai autant apprécié l'officier Ryôsaku que Sozô le samouraï joueur de biwa, Kaoru le fier et maladroit qui nous fait rire, ou bien encore Keiji le samouraï orphelin en quête de vengeance. Ces trois derniers personnages sont des adolescents, et ils n'échappent jamais bien longtemps au "marteau de sagesse" de Ryôsaku, qui leur en donne des coups à chaque bêtise ! ^^
Par contre, J'ai Lu a classé le roman dans sa collection "fantasy", mais franchement, c'est tiré par les cheveux : il y a une ambiance fantastique, inquiétante certes, mais pas de magie à proprement parler. Il y a une force surnaturelle, mais le surnaturel fait partie du quotidien des japonais à cette époque... c'est un temps rempli de kami, d'esprits maléfiques, de démons transformés en femmes, de kappa, de renards... du roman historique à ambiance fantastique, en somme !

Bref : belle écriture, histoire sympathique, personnages attachants, cadre envoûtant... j'ai adoré !

En plus, à la fin, il y a un glossaire sur les armes utilisées par les personnages, ainsi qu'un petit précis historique rapide, décrivant les guerres d'Onin (Onin no ran). Le roman se situe juste après celles-ci, lors de la reconstruction de Kyôto.

Un incontournable si vous aimez le Japon médiéval !
5/5

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