samedi 11 août 2012

[Samantha Bailly] La princesse au bol enchanté

Titre : La princesse au bol enchanté
Auteur : Samantha Bailly
Editeur : Nobi nobi !
Nombre de pages : 48

Au pays de Kawachi, la princesse Haruka grandit dans l’affection de ses parents. Mais un jour, la maladie frappe sa mère bien aimée. Dans son dernier souffle, elle lui pose un bol sur la tête et fait une prière afin que celui-ci la protège dans son avenir. Le sort fait que Haruka ne peut plus ôter cette coiffe de bois qui lui dissimule le visage. Devenue différente aux yeux de tous, elle est soumise au dédain et aux moqueries. Elle décide de partir loin et devient simple servante chez un grand seigneur. Son chemin croise alors celui du prince Kaito qui s’éprend de Haruka malgré la malédiction qui pèse sur elle. Pourtant, ne dit-on pas que l’amour est le plus grand des sortilèges ?…
La Princesse au bol enchanté est un conte rare du Japon dont la magie et le destin du personnage rappellent Cendrillon, le raffinement nippon en plus.

Vous aimerez :
- la beauté des images, toutes en double page
- le détail apporté aux kimono, yukata et accessoires japonais
- la variété des ambiances
- la sobriété du style d'écriture
- la présence du bouddhisme en filigrane

Vous n'y trouverez pas :
- une princesse assistée
- de dragons et autres créatures magiques
- une magie à l'occidentale

Mon avis ?

Si j'ai acheté cet album, c'est d'abord parce que j'apprécie le travail de romancière de Samantha Bailly. J'étais certaine de trouver un bon texte, et ce fut le cas ! Dans la quatrième de couverture, l'éditeur fait référence à Cendrillon, mais ce n'est pas dans notre culture occidentale qu'il faut chercher les racines de cette histoire. Samantha Bailly a effectué un admirable travail de réécriture d'un ancien conte classique japonais.


C'est un conte en demi-teintes : il, ne soyez pas surpris de voir se succéder, dans cet album, la mort brutale et injuste d'un parent puis l'abandon (littéral) de la fille par le père. C'est une histoire très triste et poétique, mais belle et douce. J'y ai retrouvé l'ambiance amère des contes japonais, mais aussi leur beauté pleine de chaleur et d'espoir. Un conte qui enseigne le pardon, la compassion, et également la volonté de voir par delà les apparences (ce qui change des discours consuméristes des reprises Disney. J'adore les Disneys, mais on ne peut pas dire qu'ils défendent des valeurs morales : c'est davantage le côté "princesse [en détresse]" qui est mis en avant).


Ici, la princesse Haruka perd tout puis regagne tout par elle-même, grâce à son propre talent, sa propre beauté, sa propre richesse. Et ça fait plaisir, ça aussi ! Ce petit côté typiquement japonais m'a beaucoup plu.

Notez, bien entendu, les magnifiques illustrations de Ein Lee, illustratrice chinoise. J'ai mis ici quelques planches en libre circulation sur le net : elles sont superbes, et encore, ce ne sont pas les plus belles de l'album...

Idéal pour petits et grands !

4/5

En plus, à la fin du livre, il y a un petit making-off des illustrations, et une notice explicative du conte japonais.

2 commentaires:

  1. Les dessins ont l'air magnifique ! :) Ça m'intrigue... Moi qui aime beaucoup les contes, ça pourrait décidément me plaire !

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